Sites historiques romains et musées

La visite du Cabinet des médailles, au musée de la BNF

La première salle du Cabinet des médailles
Dernière mise à jour le 8 octobre 2023

Pour voir des antiquités romaines à Paris, il y a le Louvres, et ses salles garnies de sculptures, de groupes statuaires, de bustes d’empereurs… et il y a aussi le Cabinet des médailles, à la Bibliothèque nationale de France, qui recèle bien des trésors. Voici quelques uns de ceux que vous pourrez y admirer

C’est peut-être un des secrets les mieux gardés de Paris. Il faut dire que quand on cherche des renseignements sur internet, et même sur le site de la BNF, on n’y comprend à peu près rien, tant les indications sont floues. Le Cabinet des médailles, ou Département des Monnaies, médailles et antiques, se trouve en fait au musée de la Bibliothèque nationale de France, sur le site Richelieu, dans le IIème arrondissement, près de la Bourse… et donc à proximité du quartier des numismates, d’ailleurs.

Soulignons le tout d’abord, le Cabinet des médailles est un des plus anciens musée de Paris. Il abrite des collections de monnaies antiques constituées par les rois de France, depuis le Moyen Âge, mais aussi des bijoux, intailles, gravures et sculptures. Louis XIV, qui se passionne de numismatique, contribue activement à son développement et le Cabinet est établi un temps à Versailles.

Un régal dès la première salle

Pour accéder au Cabinet, il faut tout simplement s’acquitter d’un billet pour le musée et monter l’escalier. On se retrouve dans l’axe de la première salle du Cabinet, qui fera d’entrée de jeu chavirer le cœur des numismates.

Une vitrine de la première salle dans laquelle sont exposés des portraits. Des membres de la famille impériale pour la plupart.

Une vitrine de la première salle dans laquelle sont exposés des portraits. Des membres de la famille impériale pour la plupart.

On y retrouve en effet une belle quantité de monnaies antiques, grecques et romaines essentiellement. Sesterces, deniers, aurei… tout y passe. La netteté des reliefs, leur superbe état de conservation frappent tout de suite l’œil exercé. Le Cabinet compte des dizaines de milliers de monnaies gardées en réserve, on peut donc se dire que les plus belles ont été sélectionnées pour être exposées ici.
Ces monnaies sont de véritables joyaux qui se laissent admirer… mais d’un seul côté seulement. Gros bémol en effet, c’est le revers des pièces qui est présenté dans cette pièce. Les portraits des personnages ne peuvent être vus. On regrette qu’il n’y ait pas un système rotatif, ou un simple jeu de miroir, pour que ces monnaies puissent être admirées sous tous les angles.
Outre ces monnaies d’exception, la pièce contient des intailles, de nombreux bustes, des statues en bronzes (lares, divinités, gladiateurs) dont certaines brillent également par leur état de conservation exceptionnel.

Une vitrine de la première salle est consacré à Hercule. Les images du demi-dieu apparaissent sur de multiples supports : bronzes, vases, monnaies…

Une vitrine de la première salle est consacré à Hercule. Les images du demi-dieu apparaissent sur de multiples supports : bronzes, vases, monnaies…

L’imposant trésor de Berthouville

Dans la pièce suivante est exposé l’impressionnant trésor de Berthouville. Ce trésor à été mis au jour en 1830 par un agriculteur normand qui labourait son champ. Le Louvres souhaitait faire l’acquisition du trésor, mais le Cabinet des médailles l’a devancé sur le terrain, rachetant l’ensemble à son propriétaire. Le trésor se compose d’un ensemble de vaisselle, de deux statuettes et d’éléments divers en argent, pour un poids total de 25 kg. L’ensemble du trésor se trouvait dans une cache, sur l’ancien périmètre d’un temple isolé consacré à Mercure, où un culte était rendu au dieu dans les premiers siècles de notre ère.
On prend plaisir à regarder ces pièces fabuleuses qui fourmillent de détails faisant allusion pour certains à des épisodes de la guerre de Troie.

Le trésor de Berthouville réunit un vaste ensemble de plats, coupes et autres éléments en argent.

Le trésor de Berthouville réunit un vaste ensemble de plats, coupes et autres éléments en argent.

L’impressionnant trésor de Berthouville éclipse presque les autres trésors exposés dans la même salle. C’est pourtant ici que l’on peut admirer l’incroyable paterne de Rennes, sertie de 16 aureis, et présentant en son centre une scène montrant Bacchus triomphant d’Hercule. Dans des vitrines, peuvent se voir d’autres monnaies, médailles et bijoux en or, ou encore de superbes plats en argent, en état exceptionnel pour la plupart, et si imposants qu’ils furent pris autrefois pour des boucliers.

Des trésors à la pelle

La salle suivante contient des éléments d’armures (casques, cuirasses…), des trépieds, une collection de céramique grecque, et des monnaies à la pelle, encore. Certaines ne sont d’ailleurs pas décrites, aussi les numismates pourront tester et mettre à l’épreuve leurs connaissances.

Dans les dernières salles, on peut voir une partie de la collection de monnaie réunie par Louis XIV, qui s’était épris de numismatique. Et des trésors encore. De monnaies grecques, pour certains, de monnaies gauloises pour d’autres. Un intéressant trésor de Gironde nous montre que vers 300 av. J.-C., les gaulois imitaient fidèlement les statères d’or de Philippe II parvenus jusqu’à eux. Dans la première moitié du 1er siècle av. J.-C. en revanche, ils ont complètement stylisé et réinterprété ces monnaies, aussi bien pour le portrait que pour le char, tiré par une créature hybride. Ces monnaies capteront l’attention d’André Breton, figure du proue du mouvement surréaliste, qui s’intéressera grandement au sujet.

Les autres pièces maîtresses du musée

Après la visite du Cabinet des médailles, vous pouvez poursuivre votre visite du musée avec une salle tout en longueur, qui recèle encore bien des joyaux. C’est dans cette partie que vous pourrez admirer le trône de Dagobert, le jeu d’échec dit de Charlemagne, ce qu’il reste du trésor de Childéric (la plus grosse partie a malheureusement disparu dans un vol survenu en 1831) et surtout, pour la partie antique qui nous intéresse, quelques très beaux camées, au premier rang desquels le somptueux grand camée de France. Cette œuvre magistrale datée du 1er siècle ap. J.-C. met en scène la famille d’Auguste, premier empereur de la dynastie Julio-Claudienne, dans une structure construit sur trois étages.

Si vous venez visiter le Cabinet des médailles, gardez un peu de temps pour voir les autres parties du site Richelieu, qui valent largement le détour. Vous pourrez goûter à la quiétude de deux grandes salles de bibliothèque. Il est agréable de prendre un livre dans les rayonnages et de se poser à une table pour apprécier un moment de lecture privilégié, si des places sont toutefois disponibles… Si le temps ou les places manquent, vous pouvez aussi plus simplement faire le tour de la salle en admirant l’architecture et la majesté des lieux.

Vue sur le plafond magnifique de la Bibliothèque Nationale de France.

Vue sur le plafond magnifique de la Bibliothèque Nationale de France.

D’autres salles de lecture, plus discrètes et aux dimensions plus modestes, se laissent aussi apercevoir, mais leur accès est réservé aux chercheurs. On a presque envie de reprendre des études pour profiter de ces ambiances studieuses et cosy…

Avant de quitter les lieux, un passage par la librairie située au rez-de-chaussée n’est pas superflu. Vous pouvez y trouver de nombreux livres, et notamment des ouvrages imposants, touchant à la numismatique antique.

  • Adresse : 5 Rue Vivienne, 75002 Paris
  • Métros : Bourse (ligne 3) ; Pyramides (Lignes 7 & 14)
  • Tarif plein : 10€
  • Horaires : 10h – 18h00, du mardi au dimanche

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