La chute de Rome : réussirez-vous à sauver l’empire ?

Dans La Chute de Rome, les beaux jours de l’empire appartiennent définitivement au passé. L’empire est à bout de souffle. Des peuples barbares bravent chaque jour ses frontières et essaiment dans toutes les provinces où régnaient autrefois l’ordre et la paix romaine. Huns, Wisigoths, Ostrogoths, Vandales, Anglo-Saxons et Francs sont autant de menaces qui font trembler jusqu’à Rome elle-même.

C’est à vous qu’il revient de sauver la ville éternelle face à cette pression constante. Seul ou à plusieurs, relevez le défi, repoussez ces invasions barbares et assurez le maintien de Rome !

Le but du jeu

Dans la Chute de Rome, l’objectif des joueurs consiste à se débarrasser de la menace que font planer sur Rome chacune des tribus barbares.

Pour cela, deux options possibles :

• Passer une alliance avec une tribu
• Eliminer toutes ses troupes du plateau

On peut donc par exemple gagner si l’on a conclu des alliances avec trois tribus, et éliminé ensuite la totalité des troupes des deux tribus restantes.

A contrario, les voies vers la défaite sont multiples. Vous perdez la partie dans les cas de figure suivants :

• Rome est pillée par les barbares.
• Les joueurs se trouvent dans l’impossibilité de piocher des cartes à la fin de leur tour, car la pioche est épuisée.
• Le marqueur de déclin atteint le dernier stade.
• Il n’y a plus suffisamment d’unités d’une tribu au moment où vous devriez en placer.

Disons-le tout net : les conditions de la victoire sont difficiles à réunir, alors que la défaite peut survenir à tout moment, poussée par des causes diverses.

Le déclin de Rome se mesure à l’aide d’une piste sur laquelle vous avancez un pion au fil de la partie.

La Chute de Rome, seul contre tous ou unis dans la douleur

Une des particularités de La Chute de Rome réside dans le fait qu’une partie peut se jouer seul, ou à plusieurs.

Les parties à plusieurs se jouent en coopération : les joueurs incarnent différents personnages romains qui font cause commune et réfléchissent ensemble à la meilleure stratégie pour défendre l’empire. Les avis et recommandations, sollicités ou non, fusent en tout sens !

Mais le jeu peut aussi s’apprécier en solo. Aux commandes de vos différents personnages et unités, vous serez seul face au danger. Vous ne pourrez vous en prendre qu’à vous-même en cas d’échec, mais les lauriers de la victoire vous reviendront entièrement, si jamais votre mission est couronnée de succès.

Que contient la boîte du jeu La Chute de Rome?

Vous trouverez dans la boîte de jeu :

• Un plateau de jeu représentant l’empire romain, parcouru de villes nommées en latin.
• De nombreux cubes, aux couleurs des 5 tribus et représentant des unités barbares
• Des pions rouges en forme de casques militaires romains, symbolisant vos précieuses légions
• Des pions de couleurs au design assez simple, symbolisant les joueurs
• Des cartes Personnages qui possèdent chacune des spécificités particulières.
• Des cartes joueurs de différents types :
  • Des cartes Villes
  • Des cartes Evénements
  • Des cartes Révoltes
• Des cartes barbares, qui sont toutes des cartes villes
• 3 dés de combat, ornés de faces qui déterminent l’issue des batailles. Leurs symboles indiquent le nombre de troupes adverses et/ou de légions qui devront être retirées du plateau.

La mise en place demande quelques manipulations de cartes pour définir et résoudre l’invasion initiale. Dès le début de partie, els troupes barbares s’infiltrent sur vos terres, que vous devrez défendre coûte que coûte.

Les joueurs piochent chacun au hasard une carte personnage. Chaque personnage a ses spécificités, des pouvoirs qui lui sont propres et dont il vous faudra bien sûr tirer parti. Chaque personnage a aussi des aptitudes propres au combat. Les joueurs reçoivent quelques cartes qui leur permettent de placer leur pion sur la carte, accompagné de deux légions.

Le matériel de jeu est convaincant. On prend plaisir à manipuler les unités militaires, mêmes si elles se présentent sous la forme de simple cubes dans le cas des troupes barbares. Le plateau de jeu, théâtre des opérations militaires, prend rapidement l’allure d’un wargame qui se couvre de pions et d’unités. On y déplace des troupes, on y mène des assauts, les unités tombent au combat, se relèvent ailleurs…

Le plateau de jeu et les illustrations des cartes, indéniablement réussis, contribuent à vous immerger dans cette ambiance de fin d’empire.

Une vue d’ensemble du plateau de jeu, au départ d’une partie en solo.

Aperçu d’un tour de jeu dans La Chute de Rome

Lors de son tour de jeu, chaque joueur réalise 4 actions de son choix parmi toutes les actions possibles. Et elles sont nombreuses, puisqu’un joueur peut :

• Se déplacer (par terre ou par mer)
• Construire un fort dans la ville où il se trouve
• Appeler des légions (sous conditions)
• Combattre des barbares
• Comploter (donner ou recevoir une carte d’un de vos partenaires)
• Passer une alliance avec une tribu (sous conditions)
• Enrôler des légions barbares auprès d’une tribu (sous conditions)

4 actions, dans un large éventail de possibilités

Certaines de ces actions, pour être accomplies, nécessitent que des conditions soient remplies. Elles peuvent être plus ou moins complexes.

Quelques exemples :

• Pour construire un fort dans la ville où vous vous trouvez, vous devez posséder une carte correspondant à cette ville.
• Pour donner une carte à un partenaire, vos personnages doivent se trouver tous deux dans la même ville.
• Pour passer une alliance, vous devez défausser un certain nombre de cartes villes correspondant à la couleur de la tribu que vous ciblez, et vous trouver dans une ville où est placée au moins une unité de cette tribu.

Les actions peuvent être jouées dans n’importe quel ordre. Une même action peut être jouée plusieurs fois. Vous pourriez très bien décider de vous déplacer 4 fois, passant de ville en ville, durant votre tour. Et ne rien faire d’autre.

Après avoir mené ses actions, le joueur actif pioche deux cartes joueurs. Il s’agit le plus souvent de villes, utilisées dans le cadre des actions. Mais il peut aussi s’agir d’Evénements (des cartes un peu « bonus », permettant de bénéficier d’un effet éphémère et unique), ou de Révoltes.

Révoltes, invasions et pillages

Aïe, les cartes Révolte… Bien qu’elles soient disséminées parmi les cartes joueurs, elles n’amènent rien de bon. Chargées d’effets néfastes, elles accélèrent durablement le rythme d’invasion des ennemis. Chaque carte Révolte que vous retournez vous rapproche un peu plus de la fin.

Dans tous les cas, vient ensuite une phase d’invasion. Les joueurs retournent des cartes barbares qui désignent chacune une ville prise d’assaut par une tribu. Les unités barbares, symbolisées par de petits blocs colorés se répandent par des voies de migration qui progressent de ville en ville sur la carte… mais qui pointent toute dans la même direction : Rome.

Les villes peuvent être pillées : quand la quatrième unité d’une tribu devrait être ajoutée dans une ville, la ville est pillée (le fort qu’elle abrite éventuellement est détruit) et une unité supplémentaire est placée dans chaque ville adjacente, déclenchant de potentiels pillages en chaîne. Autant vous dire que c’est le début de gros problèmes et que vous ne pouvez pas vous permettre de laisser les feux se multiplier. D’autant que chaque pillage a aussi pour effet de faire avancer d’un cran le marqueur de Déclin…

3 légions gardant Rome, aux côtés d’un pion de joueur.

Les bons choix, aux bons moments

Le jeu, en ne vous offrant que 4 actions par tour et en multipliant les menaces, vous force à analyser constamment ce qui se passe. A prendre du recul pour vous concentrez sur ce qui compte réellement et parer au plus pressant. Identifiez les braises qui s’éteignent, décelez les foyers qui pourraient bien se propager, et qui méritent votre attention. Chaque mouvement copte et vous aurez du mal à vous rendre d’un bout à l’autre du vaste empire.

Légions en marche

Les combats surviennent régulièrement et inévitablement dans la Chute de Rome, soit parce que vous décidez de casser du barbare, soit parce qu’il vous tombe dessus.

Si vous décidez durant votre tour d’attaquer des barbares, lancez le nombre de dés de combats que vous souhaitez. Jusqu’à trois, si vous avez trois légions sur place. Les dés vous indiquent l’issue du combat, qui peut tourner en faveur de l’un ou l’autre camp, ou même causer des pertes dans les deux. La face symbolisant un aigle déclenche le pouvoir de combat spécial de votre carte de personnage.

Lorsque vous déplacez votre personnage sur le terrain, vous pouvez emmener des troupes avec vous ou bien les laisser sur place, pour défendre vos positions. Elles seront alors exposées aux assauts des barbares, et pourront les contenir momentanément.

Le feu, partout, et une pression sans relâche

L’enjeu consiste pour partie à bloquer la progression des barbares, à couper les flux migratoires qui, à force de s’étendre, risquent bien de vous étouffer. Cette pression constante des barbares, qui ponctue le tour de chaque joueur, est accentuée par diverses mécaniques qui bousculent les joueurs et ne font qu’accroître la menace.

Face aux risques, les joueurs peuvent compter sur les troupes qu’ils mobilisent, les forts qu’ils doivent s’efforcer de construire à des points névralgiques, sur les pouvoirs de leurs personnages et sur quelques cartes Evénements. Jouables à tout moment durant leur tour de jeu ou le tour d’un partenaire, elles amènent des effets positifs, un coup de pouce dans votre reconquête.

Dans La Chute de Rome, tout est affaire de priorisation, de choix cornéliens et stratégiques : garder son sang froid, identifier les brèches, les urgences, parler au plus pressant, tout en s’efforçant de tracer activement son chemin vers la victoire. Tels sont les défis, très ardus, que vous devrez relever, seul ou à plusieurs.

Décisions de groupe ou plaisir solitaire

A plusieurs, vous pourrez mettre en commun vos réflexions, ferez travailler ensemble toute votre matière grise. Avec un écueil, propre à ce type de jeux : un joueur plus stratège, ou plus influent que les autres, peut émerger dans la partie et s’imposer comme le leader qui conseille ou dicte carrément à chacun les actions qui lui semblent les plus pertinentes. A tort ou à raison.

En solitaire, oubliez la convivialité. Savourez égoïstement le bonheur d’être le seul maître de vos décisions. C’est à vous seul qu’incombe la responsabilité de défendre l’empire. Une bien lourde responsabilité pèse alors sur vos épaules.

Les francs et les anglos-saxons se répandent dans le Nord de la Gaule. Il va falloir les repousser.

Durée d’une partie de La Chute de Rome et rejouabilité

La survie de Rome se joue à peu de choses. Quelques mauvaises décisions, un danger que vous ne voyez pas venir, une menace que vous ne parvenez pas à étouffer à temps peuvent précipiter votre fin. Comptez généralement moins d’une heure pour que le sort soit scellé, dans un sens ou dans l’autre.

Le challenge est au rendez-vous et les premiers échecs ne décourageront pas les amoureux de Rome, qui s’acharneront à optimiser leur stratégie pour sauver la ville éternelle des flammes. Ajoutez à cela qu’il est possible de jouer seul ou à plusieurs, et de durcir les conditions de la partie en jouant sur le nombre de cartes défavorables… La Chute de Rome, sans être le jeu que vous sortirez tous les weekends, a de quoi vous occuper de nombreuses heures.

Si vous avez dans votre ludothèque peu ou pas de jeux de société se jouant en coopération, La Chute de Rome introduit également une variété que vous apprécierez.